Guerre au Nord Mali
Oui nous pouvons éviter le pire
Des
images d’une horreur indescriptible circulent sur les sites
d’informations et sur les fora de discussion depuis quelques jours. Ce
qu'il faut a tout prix éviter c'est l’amalgame, on n'est pas très loin
de qui est arrivé au Rwanda, que dieu nous préserve.
Je
confirme que sur la base d'informations vérifiées il y a bel et bien eu
morts à Aguelhok de militaires maliens de toutes les couleurs. Dans une
fosse on a retrouvé 7 soldats maliens touaregs et trois soldats maliens
bambaras mutilés.
Je voudrais par ce message, lancer un appel à tous les patriotes d'ou qu'ils se trouvent de véhiculer le langage de la paix.
Les mosquées, les églises doivent être mises à profit pour véhiculer le langage de l'amour.
Souvenons nous de ce qui est arrive au Rwanda, c'est par la faute de quelques arrivistes
politiciens (dommage que c'est toujours les politiciens). ATT n'a
jamais su gérer le problème, à nous de trouver une voie, il n'yen a pas
d'autres, la voie de l'action pour la paix.
Nous
devrions véhiculer le message selon lequel, à Aguelhok, il n'y a pas eu
seulement que des morts de soldats de couleur noire mais aussi des
morts de touarègues restés patriotes. Ils ont payé cher de leur amour
pour la patrie, rien qu'avec ces images de soldats touarègues morts sur
le champ de l'honneur pour la patrie, nous devrions nous sacrifier pour
la paix.
Dommage
qu'ATT n'aie pas eu à inviter les leaders religieux, politiques à
s'investir sans attendre dans la recherche de la paix partout sur le
territoire national.
Pour
rappel, il existe une légende « surgo nda gabibi » qui veut dire
littéralement : « le targui et le songhaï » pour nous dire que nous
sommes condamnes à vivre ensemble. J’ai souvent fait référence à cette
légende dans mes tribunes sur les questions du Nord. Je l’ai encore
utilisée dans mon film documentaire intitule : flamme de la paix » que j’ai réalisé pour le compte du PNUD Mali c’était en 1997. Ce film existe encore dans les archives du Fespaco de 1997 et de l’ORTM.
Il est bon qu’on puisse rediffuser le film pour montrer a quel point l’amalgame est a éviter.
Voici donc la légende : « Il
était une fois, une jolie Princesse noire, princesse dont la beauté
avait mis en concurrence plusieurs princes des contrées environnantes.
L’heureux élu fut un prince targui. De l’union naquit un garçon blanc.
La légende raconte que cette union fut éphémère et que de son second
mariage avec un prince noir, la princesse conçut un garçon noir. A l’âge
adulte un conflit de terre opposa les deux frères. Chacun décida de
faire appel aux siens et un beau jour, malgré les suppliques de leur
mère, l’armée blanche de l’ainé et l’armée noire du cadet, s’apprêtaient
à en découdre, lorsque la malédiction divine tomba comme un couperet. Les deux armées avec en tète les deux frères, furent transformées en pierres. Ce
sont les trois rochers en aval des chutes de Tossaye, au milieu du
fleuve Niger. De très loin, les rochers, (la mère, et les deux armées)
donnent la terrible image de deux troupes prêtes à en découdre, avec au
milieu une femme, le sein droit tendu vers le ciel, réclamant le
châtiment suprême.»
« Ne nous reposons pas sur nos acquis, mais efforçons-nous de construire la paix, de vouloir que la paix soit dans le cœur et dans l'esprit de chacun » disait John Kennedy. « Ne négocions jamais avec nos peurs, mais n'ayons jamais peur de négocier »
disait encore John Kennedy. Le Mali est un grand peuple, un peuple
divers et uni dans sa culture et sa géographie. Nous avons les
ressources nécessaires d'y parvenir à la paix, seulement il faut mettre
le prix.
Yachim MAIGA
Port-Au Prince, le 2 Février 2012
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