Le
Nord du Mali – et les évènements du 18
janvier 2012
Chers tous,
Au-delà
de l’émotion, notre communauté a pour obligation de contribuer à
l’analyse d’une situation afin de la rendre intelligible et de
proposer des solutions rationnelles, si possibles.
Les
évènements – les faits :
Il est
donc certain que les forces publiques maliennes ont été attaquées
dans leurs bases, sur le territoire malien par des individus armés
se réclamant publiquement en conflit armé contre l’ordre étatique
de la République du Mali et ses institutions. Ces attaques ont eu
lieu à Menaka, Tessalit et Aguel-Hoc. Il semble que ces attaques
aient causé des blessés et, sans doute, des morts.
Ces
faits étaient-ils prévisibles ?
Oui,
ils l’étaient. Pourquoi ? Ces évènements mettent en jeu des
individus et des groupes d’individus
connus depuis longtemps, suivis, mis sous écoute, par les différents
services secrets (y compris maliens) opérant dans la zone. Oui, les
autorités maliennes savaient, depuis quelques semaines, ce qui
allait se passer et où cela allait se passer.
Que
faut-il mettre en cause ?
Il
faut indiscutablement mettre en cause les méthodes et techniques des
autorités maliennes. Ces méthodes ont consisté à ignorer les
« fondamentaux » des sciences politiques, de la sécurité
publique, de la défense tactique et stratégique d’un pays. On a
remplacé ces « fondamentaux » qui sont l’accumulation
de tout ce que les spécialistes ont appris de l’histoire de la
violence. Au Mali, le gouvernement, naïvement, pense qu’on peut
régler les problèmes, y compris les plus graves, en distribuant de
l’argent aux plus remuants pour qu’ils deviennent « gentils ».
Puis on se contente de laisser pourrir la situation en disant que
« les choses vont aller bien, d’elles-mêmes ». La
stratégie est la même par rapport aux problèmes de l’école, de
la corruption, de la justice, de l’insécurité alimentaire, etc…
S’agit-il
de la même rébellion que
par le passé ?
Non.
Et c’est en cela que la situation est grave. En 2012, les rebelles
disposent de beaucoup d’argent et de matériels logistiques
provenant du gouvernement malien lui-même ; soit directement,
soit indirectement. Ils ont les moyens de prélever des ressources
localement. Il y a 20 ans les rebelles disposaient de peu de relais
directs à
l’étranger. Aujourd’hui la situation est différente.
Que
faut-il faire ?
La
première chose à faire est de rétablir la souveraineté du Mali
sur l’ensemble du territoire malien par les moyens de la force
armée. Ensuite, le problème doit être considéré dans son
entièreté. C’est-à-dire que les partis qui prétendent diriger
le Mali disent au peuple ce qu’ils envisagent de faire une fois au
pouvoir afin d’obtenir le mandat du peuple. Actuellement il
n’existe pas de ligne politique. Le gouvernement actuel fait ce
qu’une personne ou un groupe de personnes estiment « bien ».
Il est
vrai que les spécificités culturelles de chaque groupe humain
constituant notre pays doit être pris en compte. Il est vrai que
l’éducation est un droit pour tous les enfants maliens. Ceux
qui, au nord, au sud, à l’Est, à l’Ouest, au centre, du Mali,
réclament des mesures traduisant ces droits en faits ont une place
dans le débat politique ordinaire. Il appartient aux partis et
associations de les attirer et de prendre en compte leurs points de
vue. Le nord du Mali doit cesser d’être une particularité.
Il faut
éviter que la connexion se fasse entre la rébellion domestique, les
combattants internationaux et le trafic international.
La
question urgente, à mon avis, ce jour est la suivante : le
gouvernement malien donnera-t-il les moyens à l’armée malienne
pour qu’elle rétablisse, dans les meilleurs délais, l’autorité
de l’Etat sur toute l’étendue de notre pays ?
Nous devons
soutenir l’armée et mettre le gouvernement en face de ses
responsabilités dont une des premières est de garantir, par la
force armée si nécessaire, la vie et les biens des maliens sur le
sol du Mali.
Dialla
Konaté
Blacksburg,
19 janvier 2012
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