ATT : Une chance
pour la rébellion ?
Pour gagner une
guerre, il faut pouvoir savamment combiner plusieurs facteurs parmi
lesquels : Des équipements militaires adéquats, une diplomatie forte et
une habileté dans la négociation.
Sans être un professionnel en la matière, tout
laisse croire que les forces de sécurité du Mali ne sont suffisamment outillées
pour mettre en déroute la rébellion. Nous osons croire pour notre part que ce
n’est pas les hommes qui manquent mais plutôt un équipement adéquat. Même si
aux yeux du malien moyen, cela peut être inexplicable. Des raisons budgétaires
pour financer le conflit seraient plus plausibles.
Pour parler du
volet de la communication je voudrai mettre l’accent surtout sur les relations
diplomatiques et d’amitiés basées sur les intérêts mutuels entre les pays
pouvant apporter des soutiens politiques et souvent matériels qui peuvent de quelque
que manière que ça soit avoir un impact
positif en faveur d’un côté ou pour l’autre en cas de conflits armés. Dans le cas présent,
le Mali a détruit toutes les relations qui pourraient éventuellement lui être
utiles dans cette épreuve. Par exemple l’Algérie. Je crois dur comme fer que le
pouvoir algérien ne prétend récolter aucun intérêt avec un Mali morcelé. L’Algérie
n’y gagnera rien. Même les intérêts géostratégiques ne peuvent pas justifiées un
tel vœu de la part du pouvoir algérien. Les relations historiques entre les pays ne permettent pas d’abonner dans ce sens.
Ce n’est un secret pour personne que les
rapports entre les Présidents des deux pays sont exécrables. Pourquoi les deux
Présidents entretiennent-ils des relations conflictuelles, lorsqu’ils sont
condamnés à travailler ensemble pour venir à bout du terrorisme qui sévit dans
leur espace territorial commun ? Sans offense, les atermoiements du Président
malien a l’égard de la nébuleuse Al-Qaïda y sont pour quelque chose. Autre soutien sur lequel le pouvoir malien ne
peut pas compter aujourd’hui c’est bien la France, trop frustrée par le
chantage du groupe terroriste basé au
Mali. Là aussi le Président malien ou tout au moins certains de ses proches
collaborateurs sont accusés d’être en connexion avec Al-Qaida pour tirer le
maximum de profits personnels. Quant au voisin mauritanien, c’est le même genre
de relations ambigües qu’ATT entretient avec son homologue de Nouakchott et
toujours à cause de cette situation d’insécurité qu’entretient Al-Qaïda dans la
région. Même si le Mali n’est pas en conflit « ouvert » avec le
Niger, les deux pays ne partagent pas la même vision quant à la rébellion touareg.
Niamey peut se targuer d’avoir mis sa rébellion sous sa coupe. Toujours sur le
plan communicationnel, il y a un autre volet que les pouvoirs publics maliens n’exploitent
pas suffisamment. Il n’est un secret pour personne que les animateurs et
certains combattants de la rébellion d’aujourd’hui se réclament du pouvoir déchu
de Mouammar Kadhafi considéré comme un dictateur sanguinaire par la communauté internationale.
Des prises de position que le pouvoir politique malien pourrait utilisé pour
dresser la communauté internationale contre la rébellion. Mais il en est rien.
Sur le théâtre
des opérations, la situation n’est point enviable. Le Président malien manque
d’agressivité. L’histoire nous enseigne qu’un conflit armé commence toujours
par une démonstration de force et se termine autour d’une table de négociation.
Dans le cas du Mali, le constat est accablant. Que de temps perdu à vouloir caresser
une vipère qui n’attend que de trouver une occasion pour mordre.
Aussi longtemps
que je me souvienne, je ne connais pas de chef de guerre aussi inoffensif,
passif, intacte. A tel point qu’il n’est pas exagère de croire que ATT peut
être une chance pour la rébellion pour atteindre ses objectifs. Cependant, je
suis convaincu qu’il en est malade. Qu’il en souffre dans sa chair et dans son
sang et qu’il veut même la combattre. Malheureusement les choix opérés par le Président
à tous les niveaux n’ont pas été judicieux. Que de louvoiements,
d’incertitudes, d’imperfections, de tâtonnements. Cette maladresse et cette
impromptitude dans les choix tactiques autant sur le terrain des opérations
militaires que sur ses attitudes personnelles risquent de plonger le Mali, un
pays jadis épris de paix sociale, dans une situation d’insécurité et de
conflits généralisés à durée indéterminée et aux conséquences imprévisibles.
Hamadoun Yattara
USA
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