mercredi 21 septembre 2011
Les maliens dorment-ils?
Les maliens dorment-ils?
La situation de l'école malienne n'a fait que se dégrader au fil du temps, des
politiques, des programmes et des plans d'action pour la sauver. Beaucoup de
plans ont consisté à gagner du temps comme les accords avec les syndicats pour
une école apaisée et performante, les fora alors même que la situation était
entièrement connue, les commissions d'experts qui n'ont fait que proposer au bout
de plusieurs mois, les actions à entreprendre, déjà connues et souvent proposées
par les structures de base.
Pendant qu'on mettait en œuvre ces sauvetages de l'école, nous avons vu les
effectifs des élèves au fondamental par classe, même d'examen, passer de 30 à
plus de 100 avec double vacation et double division sans broncher; nous avons
assisté à la fermeture inopportune des écoles de formation de maîtres sans
exprimer une seule protestation ; nous avons assisté à la descente provoquée et
irresponsable aux enfers de l'enseignement supérieur et nous assistons
actuellement à une mascarade pour sauver l'enseignement supérieur.
Les maux actuels de l'enseignement supérieur peuvent se résumer en quelques
lignes :
insuffisance d'infrastructures (pas assez de classes, d'amphis, de labos, de cités);
insuffisance notoire de ressources humaines;
formations souvent inadaptées des ressources humaines;
insuffisance d'équipements ;
absence de bibliothèque centrale;
effectifs pléthoriques ;
très faible employabilité des formations en général livresques ;
non application des textes régissant l'université ;
gouvernance d'amateur ;
situation explosive à cause des problèmes sociaux (étudiants, enseignants);
Les solutions proposées tiennent aussi en quelques lignes :
fermeture des établissements pendant 2 mois en envoyant les enseignants en
vacances;
restauration des cités universitaires ;
suppression de l'université de Bamako et création à sa place de 4 autres
universités en espérant ainsi résoudre le problème des effectifs ;
silence pour les problèmes sociaux.
En mettant les problèmes face aux solutions proposées, on se d
emande si l'on
ne rêve pas. Enfin qu'on nous explique comment, ce plan peut résoudre ces
problèmes ? Mais il faut croire et l'on comprendra que si le plan proposé
n'apportait pas une solution satisfaisante, il aurait l'avantage de faire gagner du
temps. (on se demande pour quel dessein?)
Les problèmes de l'enseignement supérieur et ceux de l'éducation de base sont
liés et interagissent. Il est illusoire de vouloir trouver des solutions dans le cadre
d'un plan sectoriel de 2 mois ou même de 6 mois. Un plan pluri-annuel impliquant
toutes les couches de notre société (enseignants, étudiants, employeurs, parents
d'élèves ,élus de la nation, services financiers ...) est nécessaire et plus vite on le
mettrai en œuvre mieux ce serait.
Tous les maux sont connus, il n'est point nécessaire d'organiser un autre forum,
chaque structure sait aujourd’hui mieux que quiconque ce qu'il lui faut pour
fonctionner correctement. Il ne manque que la volonté politique
Ce qu'on peut actuellement faire de plus salutaire pour l'école c'est : situer les
responsabilités là ou il faut et face à une situation, appliquer les textes sans se
soucier de ce qu'en penserait un responsable de plus haut niveau dont la
responsabilité n'est en aucune manière engagée .
Le président de la république, les ministres, les directeurs, les enseignants n'ont
de responsabilité que dans le cadre de leurs fonctions et celles-ci sont clairement
définies par les lois et règlements de la république. Que chacun remplisse ses
fonctions et s'assume par rapport à ses responsabilités en sachant qu'on lui
demandera un jour des comptes.
Compte tenu de l'urgence des solutions à apporter aux problèmes de l'école,
tous les maliens doivent s'impliquer ou se préparer aux conséquences.
Pr. Sékou Boukadary Traoré
FAST
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